Note : Ah Anna... Cet OS m'a été inspiré par les dialogues de soutiens entre Chrom et Frederick ainsi que la personnalité assez particulière d'Anna.
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Sur les portraits de Chrom…
Comme toujours, Frederick était le premier levé dans le camp et il put constater que le moral des troupes était au plus bas. Certes, les hommes les plus expérimentés trouvaient toujours un moyen de se distraire comme Miriel qui en profitait pour approfondir ses recherches, Tharja qui mettait au point de nouvelles malédictions ou encore Sully qui s’entraînait d’arrache-pied mais les simples soldats étaient visiblement pas d’humeur joyeuse. Quelque temps plutôt pourtant, ils s’étaient enflammés en écoutant le discours du prince Chrom. Cependant, à force de se réveiller tôt tous les jours, lever le camp, marcher durant des heures pour enfin planter les tentes puis dormir d’un sommeil court et ce quotidiennement pendant deux semaines, le moral de l’armée était en berne.
Frederick aurait pu s’ouvrir à Daraen pour évoquer ce problème. Toutefois, il n’osait pas car en tant que stratège, Daraen avait de multiples préoccupations : établir les prochaines manœuvres, vérifier le stock d’armes, gérer l’or des Veilleurs et puis de temps à autre, instruire son enfant Linfan en lisant de nombreux ouvrages de stratégie. Le chevalier ne pouvait pas déranger les rares moments que les deux passaient ensemble.
C’est donc avec une mine un peu abattue qu’il parcourut le camp, cherchant un moyen de remotiver les troupes.
« Hé, monsieur le chevalier ! Vous m’avez l’air bien soucieux ! Peut-être un de mes produits saura vous rendre le sourire ? » interpella une voix féminine enjouée.
Frederick se tourna pour faire face à une demoiselle rousse qui le dévisagea avec un immense sourire. C’était Anna, la marchande mystère. Elle avait rejoint les Veilleurs pour les remercier d’avoir sauvé elle et ses sœurs… dont le nom était également Anna… En tout cas, la jeune femme ne savait pas que casser les prix… Les brigands qui avaient tenté de s’en prendre à elle pouvaient en témoigner…
« Bonjour mademoiselle Anna ! » salua le second de Chrom en s’inclinant galamment devant la marchande.
« Bonjour monsieur le chevalier ! Belle matinée pour faire des ventes, n’est-ce pas ? »
« Je… Excusez-moi mademoiselle Anna mais je ne suis pas d’humeur à acheter quoi que ce soit. » dit Frederick en fermant les yeux et en poussant un soupir. « C’est que… je m’inquiète pour notre armée et… »
« Oh ! Pourriez-vous me parler de vos soucis, monsieur le chevalier ? » proposa la rousse. « Peut-être pourrais-je vous proposer une solution. Chez Anna, les clients repartent contents ! Succès garanti ! »
Frederick hésita un instant, partagé entre son devoir de réserve et l’éventualité d’obtenir l’aide de la marchande mais finalement, il se décida à lui confier son problème. Après tout, seul, il n’était pas sûr de trouver un moyen pour remotiver les soldats. Peut-être qu’à deux, ils aboutiraient à quelque chose.
« Mademoiselle Anna, ne trouvez-vous pas que le moral des soldats est au plus bas ? » interrogea l’homme d’armes. « J’aimerais améliorer l’humeur des soldats, qu’ils retrouvent leur entrain. Il faudrait… un élément fédérateur qui puisse rendre leur ardeur, les unir sous une même bannière et un même esprit , comme le discours du prince Chrom qui avait su enflammer leur bravoure. Mais son Altesse a mille préoccupations. On ne peut lui demander de faire un discours tous les jours pour remotiver l’armée ! »
Anna sembla réfléchir quelques secondes avant d’afficher un regard de connivence et un petit sourire satisfait.
« Hé bien… j’ai peut-être une idée monsieur le chevalier… »
« Laquelle ? »
« Vous cherchiez un élément fédérateur, n’est-ce pas ? Hé bien, le prince Chrom ne correspond-t-il pas à vos attentes ? » questionna la marchande.
« Comme je vous l’ai dit mademoiselle Anna, on ne peut… »
« Non, ce que je veux dire, c’est que le prince est lui-même un symbole unificateur. Pourquoi ne pas distribuer des portraits du prince Chrom ? Ainsi, chaque fois qu’un soldat regardera son image, il se rappellera les discours du prince ce qui le remotivera pour la journée. »
« Oh quelle excellente idée mademoiselle Anna ! » s’exclama le chevalier. « Oui, ainsi nos hommes sauront toujours où tirer leurs forces en regardant son portrait. Trouver un dessinateur devrait ne pas être un souci mais vu le nombre de soldats, il en faudrait d’énormes quantités ! Comment… »
« Laissez-moi faire mon chevalier ! J’ai quelques relations qui pourraient nous aider. Malheureusement, ce ne sera pas gratuit. Une commande de cette ampleur exige un petit sacrifice… »
« Bien sûr mademoiselle Anna, je comprends tout à fait et je serai ravi de vous payer pour ce travail. » fit le brun en souriant. « Pouvez-vous me dire votre prix ? »
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Quelques jours plus tard, la marchande livra les portraits promis du prince Chrom que Frederick s’empressa d’accrocher à toutes les tentes dans l’espoir de motiver les Veilleurs. Quelques temps plus tard toutefois, il fut contraint, mortifié, de les retirer, son initiative ayant mis son prince dans l’embarras.
Mais cela, ce n’était plus du ressort d’Anna. De toute façon, ce qui lui importait, c’était le gros bénéfice qu’elle avait tiré de cette affaire…