Mar. 5th, 2014

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Titre : The Curse of Twilight

Auteur : Eliandre

Beta : Kaleiya Hitsumei

Rating : T mais fort susceptible de grimper par la suite

Disclaimer : Non, les personnages de Tales of Vesperia ne sont pas ma propriété. Présence de Yaoi donc homophobes s’abstenir.

Note : Cette histoire s’inspire du film Ladyhawke, la Femme de la Nuit sorti en 1985 pour certains éléments.


Prologue

« Flynn, l’ennemi arrive de partout ! Je ne tiendrai plus très longtemps ! »

La voix provenait d’une jeune femme à la longue chevelure bleuté. Sa silhouette attrayante, ses vêtements un peu trop révélateurs, ses oreilles pointues la révélaient comme une Krytienne. Elle s’adressait à un jeune homme aux cheveux blonds dont les yeux bleu azur étaient concentrés sur une arcade de pierres étincelante d’une lumière dorée éblouissante mais dont l’intensité diminuait progressivement à chaque seconde qui passait.

Ils étaient tous les deux dans une étrange pièce qui évoquait quelque temple ancien partiellement en ruine, éclairée par des torches embrasées accrochées aux murs. Une gigantesque porte en bois épais qui constituait l’entrée principale de cette pièce avait été barricadée pour tenter de retarder les assaillants de l’extérieur dont les martèlements, au début vains, commençaient à porter leurs fruits.

« J’ai presque fini de refermer ce Portail, Judith ! » répondit le dénommé Flynn. « Combien de temps peux-tu encore me garantir ? »

« Cinq minutes tout au plus, j’en ai peur. » dit la Krytienne d’une voix calme malgré la situation périlleuse où ils se trouvaient. « Ils sont en train d’essayer d’enfoncer la porte. Karol a commencé à préparer notre retraite mais… »

« Alors vas-y. Je te rejoindrai dès que j’en aurai terminé. »

« Non. » répliqua fermement Judith. « Si je fais ça, tu sais parfaitement qu’il va m’en vouloir. »

Son interlocuteur ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir exaspéré.

« Un jour, il faudrait qu’il cesse de me traiter comme une demoiselle en détresse. » grogna Flynn avec un agacement prononcé. « Dis-lui ça de ma part la prochaine fois que tu le verras. »

Les lèvres de Judith esquissèrent un sourire amusé en entendant ces paroles.

« Très bien. Je transmettrai le message. »

Au même moment, la lumière de l’arcade de pierre s’estompa avant de disparaître. Voyant qu’il avait achevé la fermeture du Portail, le blond ramassa son épée avant de rejoindre son amie vers l’arrière de la pièce. Il jeta un dernier regard vers l’arche auparavant lumineuse.

Yuri, tout repose sur toi désormais…

« Dépêchons-nous ! » lança Judith. « Je ne veux pas rester là quand l’Ordre débarquera. »

Les deux compagnons se glissèrent ensuite vers une porte dérobée qui les menait vers les jardins, laissés à l’abandon. A la lueur argentée de la lune, ils apercevaient des pierres délabrées, un vieux puits à la poulie disloquée, les herbes folles qui poussaient mais surtout la silhouette d’un jeune garçon qui les attendait avec un gros marteau de guerre à la main.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » reprocha le nouveau venu avec néanmoins une certaine inquiétude. « Vous en avez mis du temps ! Tous les autres sont partis ! Il ne restait plus que vous deux ! »

« Navré Karol. Les préparatifs étaient plus longs que prévus » s’excusa Flynn.

« Bon, maintenant filons avant qu’on nous… » commença Judith mais un cri jaillissant derrière elle brisa son espoir de quitter les lieux incognito.

« Ils sont en train de s’enfuir par l’arrière ! » hurla une voix.

Déjà, des pas précipités se dirigeaient vers eux, devenant de plus en plus sonores à chaque instant. Sur cet endroit dégagé où rayonnait la pleine lune, ils n’avaient aucun moyen de se cacher. Leurs ennemis ne tarderaient pas à les rattraper.

« Nous sommes piégés ! » s’affola Karol.

« Non. » rétorqua fermement Flynn. « Vous deux, fuyez ! Je vais essayer de gagner du temps. »

« C’est de la folie, Flynn ! » protesta le jeune garçon. « Yuri n’aurait jamais voulu que… »

« Nous n’avons plus le choix ! » asséna le blond en l’interrompant. « Si Judith et toi vous vous faites attrapés ou tués maintenant, Brave Vesperia n’existera plus ! Et je suis celui qui a le plus de chances d’en sortir vivant ! Je couvrirai donc votre fuite. »

« Tu es sûr de ton choix ? » s’enquit celle à la chevelure bleutée. « Tu te rends compte de ce que ça va impliquer ? »

Le jeune homme la fixa alors d’un air sérieux et sombre à la fois.

« J’en suis conscient. C’est pour ça que je te fais confiance pour la suite. »

Judith ferma les yeux avec une expression résignée. Son ami avait fait son choix et elle savait que c’était peine perdu de lui faire changer d’avis.

« Très bien. Mais il ne sera pas du tout ravi quand il apprendra ça ! Je te conseille de te préparer à lui présenter les futures explications que tu pourras éventuellement lui fournir. »

« Je sais. Partez maintenant. »

Judith et Karol prirent la poudre d’escampette, bien que le garçon semblait traîner un peu, refusant absolument l’idée de laisser Flynn derrière eux. Leurs silhouettes devinrent de plus en plus minuscules jusqu’à disparaître complètement du champ de vision du blond. Celui-ci leva ses yeux bleus vers le ciel obscur, contemplant l’astre nocturne et la multitude d’étoiles.

« L’aube est encore si lointaine… » murmura-t-il pour lui-même.

Les piétinements se rapprochaient. Il distinguait à présent l’ombre de ses ennemis, l’éclat de leurs armes miroitant sous la lumière lunaire. On l’avait bien sûr repéré car on se mit bientôt à l’encercler prudemment, lui bloquant toute échappatoire. Il ne bougea pas. Il savait que c’était inutile. De plus, son but n’était pas de se sauver.

Son but était de sauver Judith et Karol.

Comme il s’y attendait, quelques remous secouèrent la petite troupe qui s’écarta pour laisser passer leur chef, un homme que Flynn n’eut nul besoin de dévisager pour le reconnaître. Sa voix s’éleva pour se moquer ouvertement de son adversaire piégé.

« Tiens donc, voilà un visage qui m’est étrangement familier… N’est-ce pas ce cher Flynn Scifo ? »

« Cumore… » répliqua froidement le blond.

« Tu ne manques pas d’audace pour oser profaner les lieux sacrés de l’Ordre en compagnie de rebelles, sale traître ! S’il ne tenait qu’à moi, j’aurais déjà appliqué la sentence que tu mérites pour ta trahison envers l’Ordre ! »

« Capitaine ! » intervint un subordonné. « Nous avons des ordres spéciaux concernant le dénommé Flynn Scifo ! Il doit être pris vivant ! Le Cardinal Garista… »

« Je sais. » coupa Cumore. « Très bien, j’espère que le Cardinal Garista ne m’en voudra pas si on ne lui livre pas ce traître dans un état… de première fraîcheur. Après tout, tant qu’il est en vie, le reste n’a pas d’importance, n’est-ce pas ? »

Désignant Flynn du doigt, il ordonna :

« Saisissez-vous de cette misérable vermine ! »

Devant ce brusque commandement, les hommes hésitèrent et marquèrent un temps d’arrêt ce qui fut suffisant pour permettre à Flynn de tirer son épée du fourreau.

« Navré mais je ne peux pas me permettre de vous laisser me prendre aussi facilement. »

--§--

Malgré la course épuisante qu’ils avaient effectuée pour s’enfuir, Judith et Karol parvinrent péniblement à escalader le rempart ébréché. Arrivés au sommet et voyant qu’ils n’étaient pas poursuivis par l’Ordre, ils s’accordèrent une courte pause pour souffler un peu.

Soudain, ils perçurent le choc de lames qui se croisaient violemment. Flynn devait être en train de combattre leurs ennemis et s’efforcer de leur gagner du temps.

« Dis Judith, Flynn va s’en sortir ? » interrogea Karol.

La Krytienne le contempla avec une mine sinistre et grave.

« Il s’est sacrifié pour nous sauver. Il a beau être un bretteur de talent, je doute qu’il arrive à s’en sortir face à une horde aussi nombreuse de Chevaliers de l’Ordre. »

Karol se mordit les lèvres en entendant ces propos délivrés d’une manière implacable.

« Ils… Ils vont le tuer ? » murmura-t-il d’un ton à peine perceptible.

« Ils vont se contenter de le capturer mais parfois, je me dis que ce serait préférable… » répondit la jeune femme d’une voix sinistre.

« Judith ! » protesta son compagnon.

« Entre la mort ou la torture, mon choix est fait et je pense que Flynn aurait effectué le même choix que moi. »

Un silence s’installa brièvement entre eux.

« Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? » demanda Karol après un moment. « Yuri va être fou de rage lorsqu’il reviendra et qu’il apprendra que nous avons abandonné Flynn dans les mains de l’Ordre. Si seulement Raven aurait pu être là… »

« Pour le moment, on ne peut plus rien faire pour Flynn. Fuyons maintenant et retournons dans nos quartiers sinon son sacrifice aura été en vain. Nous trouverons peut-être plus tard un moyen de le sauver. Il faut désormais espérer que Yuri réussisse sa mission… »

--§--

« Estelle, la nuit est déjà tombée. Je te remercie pour ton aide mais tarde pas trop à rentrer chez toi. Tes parents risquent de s’inquiéter inutilement. Et puis, tu fêtes ton anniversaire. Ce serait dommage d’être en retard aujourd’hui. »

« Très bien, je vais y aller. Bonne soirée monsieur Jones. »

La dénommée Estelle Swan rangea donc ses affaires, prit son sac avant de quitter la librairie où elle travaillait afin de payer ses études de littérature. C’était une jeune femme aux jolis yeux verts et aux cheveux blond licorne, dotée d’un tempérament généreux et curieux. [1] Elle avait une énorme passion pour les livres, surtout pour les romans d’aventures, fait qui expliquait le choix de son cursus universitaire et son petit boulot à la librairie.

Pour l’heure, elle avait hâte de rentrer chez elle. Elle allait pouvoir fêter ses dix-huit ans avec ses parents. Plus exactement, elle allait célébrer le dix-huitième anniversaire de son adoption avec ceux qui l’avaient élevée comme leur propre fille. Ses origines et les circonstances de sa naissance restaient un mystère. Un prêtre et deux bonnes sœurs l’avaient trouvée abandonnée dans un berceau aux portes d’une église. Un orphelinat avait ensuite pris en charge la petite fille jusqu’à son adoption par le couple Swan avec qui elle avait grandi, entourée de leur amour et de leur affection.

Estelle était donc parfaitement heureuse de la vie qu’elle menait. Elle avait des parents et des amis qu’elle aimait, un petit boulot qu’elle appréciait et elle souhaitait travailler comme bibliothécaire en espérant un jour être un écrivain capable de vivre de la vente de ses livres.

Comme monsieur Jones le propriétaire de la librairie lui avait fait remarquer, la nuit était déjà tombée avec l’obscurité qui régnait. Les lampadaires étaient allumés dans les rues principales et quelques voitures roulaient encore avec leurs phares éclairant violemment la route. Estelle examina sa montre : il était trop tard pour prendre son bus, elle venait de le rater. Par contre, elle connaissait un raccourci qu’elle prenait souvent avec ses amis à travers les ruelles étroites de la ville. Seulement, si les emprunter de jour présentait peu de risques, y aller la nuit, seule de surcroit, était plus dangereux. Qui savait quelle sorte de gens il pouvait y avoir ?

Estelle hésita un moment mais si elle attendait le prochain bus, elle serait indubitablement en retard chez elle car il n’arrivait que dans une demi-heure. En revanche, si elle prenait le raccourci, il ne lui faudrait qu’un peu plus de dix minutes pour parvenir à la maison. Au final, elle se décida pour le raccourci, estimant qu’en dix minutes, la probabilité de faire des mauvaises rencontres était faible. Et puis si elle tardait trop, ses parents risquaient de s’inquiéter et elle voulait les tranquilliser au plus vite.

Elle s’aventura donc dans ces ruelles à l’odeur nauséabonde, jonchées de poubelles et de sacs plastiques. Il y avait peu de lumière ici mais la jeune femme y voyait assez pour poursuivre son chemin, en marchant aussi rapidement que possible. L’enfilement de ruelles était désert, ce qui la rassura et elle n’entendait aucun autre bruit que le son de ses propres pas et de sa propre respiration.

Soudain, en passant trop vite près d’une poubelle, elle fit tomber le couvercle métallique de celle-ci dans un fracas assourdissant qui résonna dans la ruelle. Estelle stoppa sa marche, se figea un moment, guetta le moindre son avant de constater qu’elle était bien seule et qu’il ne s’agissait que d’un couvercle de poubelle.

Elle était sur le point de poursuivre sa route quand tout à coup, elle aperçut, surgissant de nulle part un chien. Ce dernier était curieux d’ailleurs, elle n’en avait jamais vu de semblable avec sa cicatrice à l’œil gauche, son pelage blanc et bleu et surtout, il était étrangement équipé avec cette ceinture qui enserrait son corps et cette longue pipe qu’il tenait dans sa gueule. Estelle le dévisagea longuement en silence, se demandant si son imagination ne lui jouait pas des tours à force de lire des romans d’aventures fantastiques.

Et puis ce fut là qu’elle l’aperçut pour la première fois, derrière l’étrange chien…

Un loup noir, énorme, la fixait de ses yeux dorés avec une expression féroce. Il avançait vers elle, queue dressée dans une posture menaçante. Estelle fut pétrifiée à sa vue. Elle n’osait croire que l’animal était réel mais le grognement qu’il émit la dissuada d’un hypothétique rêve qu’elle faisait. Pendant un moment, la jeune femme était tellement paralysée de terreur qu’elle n’osa esquisser un mouvement, de peur que le moindre geste déclenche immédiatement l’attaque du loup.

Cependant, lorsque l’animal s’approcha plus près d’elle, il s’effondra brutalement en poussant un gémissement. Estelle put alors constater que l’épaisse fourrure de la bête était ensanglantée et qu’il avait une plaie béante qui lui traversait le ventre.

Le loup noir était blessé…

--§--

Le Cardinal Garista Luodor avançait dans un dédale de couloirs avec une expression neutre. Chaque Chevalier de l’Ordre inclinait la tête avec déférence à son passage mais il ne leur prêta guère attention. Il se dirigeait vers les appartements privés de son supérieur, le chef suprême de l’Ordre. Deux gardes étaient postés devant l’entrée mais il se fit reconnaître et réclama une audience malgré l’heure tardive. On le fit attendre dans l’antichambre pendant quelques minutes, le temps de prévenir l’occupant des lieux avant de le laisser entrer. Fort heureusement, il n’était pas en train de dormir.

Dès qu’il pénétra dans la chambre, le Cardinal eut à peine le temps de s’agenouiller que son supérieur lui demanda immédiatement, sans s’embarrasser des salutations d’usage :

« Alors ? »

« Je suis venu vous faire mon rapport sans attendre comme vous me l’avez demandé. La mauvaise nouvelle est que les rebelles de Brave Vesperia ont réussi à s’échapper. Et ils ont réussi à l’envoyer à travers le Portail. J’ai néanmoins pris des mesures rapides pour le contrer. Son traqueur « préféré » est déjà sur ses traces. »

« Je vois. Ils essaient de réaliser la Prophétie… Sinon, y a-t-il une bonne nouvelle ? »

Un sourire amusé apparut sur les lèvres du Cardinal.

« Votre oiseau préféré est actuellement en cage. Je vous l’enverrai dès demain matin. »

« Tu as réussi à l’attraper ? » s’étonna son interlocuteur. « Il a toujours été si récalcitrant… »

« Il a effectivement posé quelques difficultés mais nous avons fini par l’avoir. »

« Très bien. Il faudra aussi s’occuper de ces rebelles de Brave Vesperia, les écraser tout de suite avant qu’ils n’envisagent d’autres actions plus problématiques. Je veux que tu te charges d’eux, Garista. »

« Il en sera fait selon votre volonté. » dit le Cardinal en inclinant la tête.

--§--

« Papa, maman, je suis désolée de mon retard. » s’excusa Estelle. « J’ai terminé mon travail tard et ensuite… »

« Ce n’est rien Estelle. » la rassura son père. « L’essentiel est que tu n’as rien. »

« Nous commencions à être inquiets. » dit sa mère.

« Je suis désolée. » répéta la jeune femme. « Mais quand je l’ai vu blessé, son regard était tellement implorant que je ne pouvais pas l’abandonner. »

Elle ne savait pas comment ni vraiment pourquoi mais elle avait fini par ramener le loup chez elle. Il était plutôt lourd mais l’étrange chien au pelage bleu et blanc, bien que récalcitrant au début, l’avait finalement aidée du mieux qu’il le pouvait en poussant l’animal blessé pendant qu’elle le traînait difficilement jusqu’à sa maison. Ses parents s’interrogeaient s’il ne valait pas mieux appeler un vétérinaire tout en se demandant comment un loup aussi énorme pouvait se trouver en ville, sans compter son étrange compagnon canin qui le suivait comme son ombre.

S’occuper d’un animal aussi sauvage qu’un loup était dangereux. Toutefois, à cause de l’impressionnante blessure de son ventre, la famille Swan avait installé la bête sur un canapé mais le couple hésitait sur la marche à suivre. Pendant ce temps, Estelle avait sorti des bandages mais ses parents lui interdirent de s’approcher, craignant que le loup finisse par la mordre.

« Nous ne pouvons pas laisser ce pauvre animal agoniser ! » protesta la jeune étudiante.

« Estelle, nous allons essayer de joindre un vétérinaire pour… »

« Mais en attendant, il saigne ! Il faudrait au moins arrêter l’hémorragie ! »

« Chéri, je doute qu’un vétérinaire soit disponible à une telle heure. » fit remarquer la mère. « Et on ne peut laisser cette pauvre bête perdre son sang. »

Le père scruta attentivement le chien au pelage bleu et blanc qui s’efforçait d’arracher les bandages des mains d’Estelle et le loup noir qui était si profondément meurtri qu’il peinait à remuer. Prudemment, il tenta de palper la plaie. Le loup grogna un peu mais il n’essaya pas de le mordre. Il avait visiblement perdu tellement de sang qu’il ne pouvait plus bouger. L’homme finit par rendre sa décision :

« Il a du mal à bouger. Je ne pense pas qu’il soit dangereux vu son état mais… il faut rester prudent. Je vais tenter au moins d’arrêter l’hémorragie. Estelle, reste éloignée. Même blessé, un loup reste sauvage et peut avoir des réactions imprévisibles. »

Dès qu’il entendit cela, le chien cessa de vouloir arracher les bandages et prit un peu de distance, observant de son œil valide les événements avec une certaine méfiance.

Ce fut une tâche ardue et pénible. L’homme voulait sincèrement aider cet animal blessé qui lui faisait pitié mais dans le même temps, il craignait ses crocs tranchants. Il lui fallut du courage, du temps, de la patience et un peu de chance mais au final, sous les yeux de son épouse et de sa fille, monsieur Swan réussit à bander la plaie et à stopper l’hémorragie sans se faire mordre. Il paraissait épuisé après avoir déployé tous ses efforts qui furent néanmoins récompensés quand, à bout de forces, le loup s’endormit paisiblement sur le canapé.

Suite à cela, Estelle voulut veiller sur l’animal blessé pendant le reste de la nuit et réussit à obtenir gain de cause malgré les protestations véhémentes de ses parents, tant son obstination était grande. En conséquence, elle s’allongea sur le fauteuil pendant que monsieur et madame Swan prirent place sur des chaises. Le chien, lui, s’installa près du loup. Et finalement, fatigués par les nombreuses péripéties de la soirée, tout le monde se laissa glisser dans le sommeil.

Le lendemain, ce furent les premiers rayons du soleil passant à travers les rideaux de la fenêtre qui réveillèrent Estelle. Ses paupières remuèrent faiblement avec difficulté avant qu’elle se souvienne de ce qui s’était passé. Elle se releva alors d’un bond et chercha immédiatement de ses yeux verts le loup blessé pour vérifier qu’il allait bien mais en regardant en direction du canapé, elle faillit pousser un cri de stupéfaction…

Endormi sur le canapé, à la place de l’énorme loup, il y avait un jeune homme aux longs cheveux bruns…


[1] Je vous rassure. Plus tard, Estelle aura bien ses cheveux roses.

 

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